LETTRE FILMÉE à une déportée

projet collectif avec les 3ème de monsieur Léonard et les 3ème de monsieur Morrier

à la suite de la rencontre avec madame Leignel la dernière rescapée du Nord Pas-De-Calais, des camps en 39-45, nous réalisons ensemble une réponse à cette femme sous forme d'une lettre filmée.

Comment transmettre ses émotions ? Comment les filmer ? surtout quand on est collègien.

Le travail est délicat car il regroupe deux classes (environ 45 élèves), il s'agit à la fois que le travail soit intime / profond mais qu'ils arrivent à travailler tous ensemble pour aboutir à un projet collectif.

Avec les collégiens, on expérimente : des lettres manuscrites, des tableaux filmés, des recherches avec le corps proche de la chorégraphie, trouver des tableaux dans les livres d'Art en relation avec leur émotions, rechercher aussi avec la matière / la peinture,...Par petit groupe, puis tous ensemble. On fait des aller/retour sans cesse.

Au collège, on cherche du temps, je suis frustrée en permanence, une heure par ci, une heure par là. Mais j'aime être  frustrée, c'est que le désir est là, le désir de connaître plus encore ces jeunes, ce qu'ils pensent, ce qu'ils aiment, comment ils filment. Je ne les vois pas assez et je cherche du temps. Avec la complicité de monsieur Léonard, on ajoute une heure de plus. Le club cinéma et puis si je reste un midi avec ceux qui ont envi alors je peux voir de plus près leur travail, la parole échangée n'est pas la même.

Et puis, il y a les réseaux sociaux.  Je m'en sers comme d'un outils. Les jeunes m'ont retrouvée et certains m'envoient leur films. .J'en apprends toujours plus sur la personne qui filme que celui qui est filmé. C'est magique. Comment il va cadrer, regarder l'autre, les questions qu'il va poser...